Pourquoi une méthodologie d’évaluation ?
Le Patrimoine en danger est un enjeu national qui nécessite toutefois une approche locale. Chaque bâtiment raconte une histoire unique, propre au territoire dans lequel il se trouve, mais beaucoup sont en péril faute de suivi ou de restauration...
Ce guide vise alors à :
- 1. Évaluer objectivement l’état des bâtiments.
- 2. Alerter les décideurs publics et le grand public.
- 3. Donner la parole à celles et ceux entretenant ce Patrimoine riche.
Les étapes clés de l’évaluation
1. Identification des critères d’analyse
Chaque bâtisse est analysée selon cinq critères essentiels :
Structure et stabilité (40 %) État des fondations, des murs porteurs et de la toiture. Une défaillance dans cette catégorie peut entraîner l’effondrement du bâtiment.
Matériaux et usure (20 %) Analyse des matériaux constitutifs (pierre, bois, métal, etc.), leur degré de dégradation et leur résistance face aux intempéries.
Accessibilité et sécurité (15 %) Risques encourus par les visiteurs et les habitants, comme les effondrements partiels ou les zones dangereuses.
Contexte environnemental et humain (15 %) Influence des facteurs extérieurs : urbanisation, vandalisme, érosion ou inondations.
Valeur patrimoniale et conservation (10 %) Importance historique, culturelle ou architecturale du bâtiment, ainsi que le niveau des restaurations passées ou nécessaires.
Evidemment, ces critères sont susceptibles d’être adaptés afin de ne pas effacer les spécificités de chaque édifice.
2. Notation et pondération
Chaque critère est noté sur 20, avec une pondération reflétant son importance.
Par exemple :
- Structure : 14/20 × 0,4 = 5,6
- Matériaux : 12/20 × 0,2 = 2,4
- Sécurité : 8/20 × 0,15 = 1,2
- Environnement : 16/20 × 0,15 = 2,4
- Patrimoine : 18/20 × 0,1 = 1,8
Le score final est la somme des pondérations, ici 13,4/20 (ou 67/100).
3. Classement par étoiles
Pour simplifier la communication auprès du grand public, un système étoilé accompagne également la note :
Score ≥ 70/100 (bâtiment fragilisé mais stable)
Score entre 50 et 69/100 (bâtiment en péril)
Score < 50/100 (bâtiment en état critique)
4. Résilience
En plus du classement par étoiles, une seconde évaluation est intégrée au diagnostic. Elle mesure la capacité de résilience de la structure face aux divers événements climatiques, tels que les risques d'inondations ou les périodes de sécheresse par exemple.
Une méthodologie ancrée sur le terrain
Pour valider les évaluations, plusieurs actions concrètes sont nécessaires ;
Dans un premier temps, une visite sur site s'impose afin d'identifier les premiers défauts visibles, de réaliser des prises de photos et d'effectuer des relevés techniques. Cette étape constitue également une opportunité pour organiser des échanges avec les personnes présentes sur place, qu'il s'agisse de travailleurs, de résidents ou de visiteurs occasionnels.
Nous sommes également à consulter des experts du milieux afin d'en savoir plus sur les spécifités du site : Architectes, ingénieurs et historiens fournissent une analyse complémentaire permettant d’enrichir le diagnostic.
La dernière étape consiste à réliser une synthèse de toutes ces données, il s'agit de confronter les idées, entre théorie et observations, pour finalement compiler toutes ces informations dans une fiche descriptive claire.
Sensibiliser et agir
Cette méthodologie va au-delà de la simple évaluation : elle s'accompagne d'une plateforme publique et interactive. Celle-ci propose une carte dynamique localisant les bâtiments en danger, des fiches détaillées pour chaque édifice incluant photos, notes et recommandations, et une démarche participative incitant les citoyens à signaler eux-mêmes des lieux en péril. Une manière collaborative et transparente d'agir pour la sauvegarde du Patrimoine.
Grâce à cette méthodologie, nous espérons pouvoir communiquer de manière claire et efficace sur les différentes bâtisses identifiées. Il s’agit d’un outil autant pédagogique que pratique, conçu pour sensibiliser les esprits et mobiliser les efforts en faveur d’un héritage commun.